
Adaptation de la déjà culte bédé Quai d’Orsay – chroniques diplomatiques, de Christophe Blain et Abel Lanzac. En 2002, Arthur Vlamink, jeune diplômé de l'ÉNA, qui se fait embaucher par Alexandre Taillard de Vorms (alter-ego de Dominique de Villepin), ministre des affaires étrangères françaises. Il découvrira vite qu'être la plume d'un ministre tel que Taillard de Vorms n'est pas de tout repos.
Un film de Bertrand Tavernier, sorti le 06/11/2013
Quai d’Orsay avait de quoi mettre l’eau à la bouche ; la bande-dessinée d’origine était déjà excellente (Fauve d’or à Angoulême 2013) et puis cette adaptation n’est pas aux commandes de n’importe qui : Bertrand Tavernier, la légende. Déjà avec La vie d’Adèle, un autre grand réalisateur français, Abdellatif Kechiche, avait levé le niveau d’exigence bigrement haut ce mois-ci, en adaptant la bande-dessinée Le bleu est une couleur chaude (également récompensée à Angoulême, mais je m’égare…). Quai d’Orsay avait aussi de quoi nous tournebouler ; même si le renom de Tavernier est fait depuis longtemps (Le Juge et l’Assassin en 1976 ou encore Coup de torchon en 1981, qui sont des chefs-d’œuvre), ses films ne brillent jamais grâce à leur sens de l’humour, même s’il y en a toujours un petit peu…
Quai d'Orsay, la critique du film

Résultat ? Très satisfaisant, mais bien sûr, le réalisateur nous avait habitués à bien mieux. Mais ne mâchons pas notre plaisir, le sourire ne quitte pas nos lèvres une seconde, et on est plus d’une fois pris de fous rires. Que demander de plus, même si tout ceci n’est, au bout du compte, qu’une compilation des meilleures vannes des deux bédés. On en tire quelque très bons choix d’adaptation qui font très bande-dessinée, comme les feuilles volantes à l’entrée de Villepin, ou encore les bruitages de portes qui claquent et de doigts qui tournent à une vitesse supersonique.
Au casting, Tavernier retrouve Raphaël Personnaz dans le rôle d’Arthur Vlaminck, 2 ans après l’avoir révélé dans La Princesse de Montpensier. Celui qui crève l’écran à coup de classe, c’est Niels Arestrup (vu dans Un Prophète) dans le rôle du delicieusement flegmatique Claude Maupas. Quant à Thierry Lhermitte, qui est un acteur que j’estime et qui est au mieux de sa forme dans ce film, il n’a malheureusement pas les épaules pour être crédible en Taillard de Vorms, et il ne dégage que le côté ridicule du personnage, et délaisse la classe qui provoque influence et respect parmi ses collègues dans la bédé.
Mais tout ces petits bémols sont sans importance, car le plus gros est reussi : on se lézarde la ganache allégrement !
Par Gasp, le 09/11/2013